30 novembre 2011

 

 

 

SELON QUE VOUS SEREZ PUISSANT OU MISERABLE   

 

 

(Jean de la Fontaine – les animaux malades de la peste)

 ou

 

  Que penser après la réunion publique du 25 novembre  

 

 

 

Lors de la marche du 25 février dernier, nous écrivions  «  9 mois de délai pour  draguer le chenal, c’est beaucoup trop long ». Il s’agissait à l’époque du projet annoncé de dragage de long du poulier avec report du sable le long du cordon dunaire. Naïfs que nous étions!

 

Où en sommes nous aujourd’hui ?

Quasiment au même point, même pire, car se sont ajoutées des couches de contraintes administratives qui freinent voire bloquent les initiatives.  Dans le meilleur des cas c’est 18 mois, voire deux ans,  pour voir commencer des travaux à condition que cela de dépasse pas un certain budget, sinon c’est beaucoup plus long et plus incertain car soumis à des conditions plus contraignantes. Tout est au conditionnel.

Le feu se déclare dans une forêt à 3 km de chez vous, il progresse doucement. Vous alertez. On vous demande de mesurer exactement ce qu’il reste, les types d’ essences et on vous dit que si vous voulez faire un coupe feu de10 m de large,  cela se ferait peut être à temps, même si c’est probablement insuffisant. Par contre pour un coupe feu de 20m, vous n’êtes pas rendus ! Il faudra passer par des études plus conséquentes et attention de ne pas vous tromper car vous risquez l’échec et vous devrez vous enfuir.

Tout est comme ça, on se moque de nous. Tout semble fait pour ne rien faire.

On constate cependant chez nos voisins immédiats des départements de la Somme (*) ou du Nord (**) que l’élaboration de projets maritimes d’envergure, dont l’enjeu financier des zones convernées, pour le premier cité, n’est pas plus important que chez nous, ont déjà abouti et sont en phase de réalisation.

Alors, d'où proviennent ces différences ? On se le demande. Il ne fait apparemment pas bon risquer l’inondation dans le sud du Pas de Calais ?

La dune recule de plus en plus vite au point de disparaître, les cartes officielles de l’IGN démontrent incontestablement que les niveaux arrière proches vont de 4 à 5 m sur des centaines d’hectares  (terres et exploitations agricoles, habitations, zone industrielle, zone commerciale) et les mesures « plus fines »  n’y changeront pas grand-chose. Il est demandé de démontrer le caractère urgent avant de permettre le dépôt d’un projet qui s’inscrive dans les créneaux législatifs dont on a bien du mal à cerner les contours. La migration rapide et agressive du chenal vers la dune et maintenant vers Berck, n’est toujours pas appréhendée, or elle est la composante essentielle.

Cette démarche d’évaluation et de surveillance incombe aux services de l’état qui ont en charge la protection des personnes et des biens. Où sont-ils ? Où étaient ses représentants que nous avions invités ? Ont-ils peur d’être placés devant l’évidence ou nous méprisent t-ils ?

Un peu des deux. Pourtant, lors de la rencontre des élus avec les membres du cabinet de Madame la Ministre, celle-ci leur avait fait communiquer un message où elle les informait qu’elle avait demandé aux services de l’état de leur apporter toute l’aide nécessaire.

Il a dû y avoir des problèmes de messagerie.

On néglige aussi complètement l’aspect environnemental qui fait l’objet par ailleurs, dans le domaine maritime, d’investissements conséquents voire pharaoniques, à l’instar du site des deux caps ou du désensablement du Mont St Michel, pour ne citer que ceux là. 

La CCOS et l’Association ont récemment contesté l’évaluation départementale du niveau de submersion pouvant survenir en baie, notamment sur l’effet de surcote lié à la houle.

Il nous a été répondu que si des mesures d’1 m de surcote ont été effectivement enregistrées dans la Manche à proximité, cela ne concerne pas les baies et les ports  où ce phénomène est absent.

Nous ne parlons sûrement pas du même endroit, une vidéo enregistrée vendredi dernier montre son effet au bois de sapins par une marée de 102 avec un vent modéré de force 4-5 de sud ouest, qui n’est pas la direction la plus dangereuse pour la rive nord (le nord ouest est redoutable, imaginons un tel vent de force 10 par marée de 120)

Lien : http://www.youtube.com/watch?v=4ZN6UuxxDqQ&feature=mfu_in_order&list=UL

Le diaporama situation au 30 novembre 2011 permet aussi de juger de la rapidité du recul, la fragilité s’étend.


Le creux profond existant maintenant à cet endroit amène la houle directement depuis la mer, il n’y a pas de brise lame pour l’amortir.

Pour en juger, il suffit de venir sur place, au bon moment, rencontre que nous demandons avec insistance depuis des mois aux représentants, régionaux et départementaux de l’état.

La réponse est « nous sommes bien au courant »

Nous nous permettons d’en douter.

L’ autre réponse  est « nous ne rencontrons pas les associations »

 

Quoi qu’il en soit la situation ne nous convient pas du tout et notre attitude constructive ne paie pas. Il nous faut donc agir autrement. Nous soumettrons  à approbation des adhérents un plan des actions à mener en 2012 lors de l’Assemblée Générale qui aura lieu en début d ‘année. N’hésitez pas à nous faire part de vos propositions.

 

 (*) 24 épis en amont de Cayeux

(*) 3,5 à 5 millions de M3 de vase et de sédiments déplacés par dragage pour la construction du port méthanier de Dunkerque.