11 NOVEMBRE 2013

 

 

Moins 9 m en quatre jours !– un barrage maintenant !

 

La période agitée, mais loin d’être extrême, que nous avons connue lors des récentes grandes marées, notamment celles qui se sont déroulées de dimanche à mercredi, a produit les effets que nous ne cessons d’annoncer et sur lesquels nous ne cessons d’alerter.

 

Le trait de côte a reculé de 3m à près de 9m en 4 jours dans l’anse du bois de sapins. La progression étant proportionnelle à la hauteur de ce qui reste en lisière, on constate sans surprise que celle ci est très forte là où il ne reste rien du cordon dunaire. Le petit vallon présent au centre de la brèche est aujourd’hui avalé, la mer s’attaque maintenant au rebord du suivant qui est le dernier avant les terres basse arrières. Les dunes résiduelles des secteurs B C D E sont réduites à la portion congrue, leur niveau a fortement diminué, tout cela nous l’avions annoncé.

 

Compte tenu de la proximité des zones au niveau inférieur aux plus hautes marées et de la faiblesse du trait de côte attenant, il est évident que l’édification urgente d’un barrage s’impose, a fortiori après le consternant important déboisement réalisé début octobre par EDEN62 en fond de bois, en lisière de la pâture située à entre 5 et 4m d’altitude. Nous sommes là à une distance comprise entre 100 et 150m de la brèche, le passage est bien ouvert, le débit ne sera pas freiné

voir diaporama Suivi bois de sapins le 8 novembre 2013

L’état a imposé aux élus des procédures incontournables lentes dont les délais ne sont d’évidence pas compatibles avec les réponses nécessaires au phénomène que connaît le bois de sapins. Après avoir été contraints en 2012 de renoncer à un premier projet et de rejoindre le PAPI commun avec le Syndicat Mixte de la Baie de Somme, les élus se sont résolus, devant l’évolution préoccupante de l’érosion, à lancer un projet d’attente sur le court terme, sur les fonds propres de la communauté de communes, après un an de perdu, imposé. Si ce projet est soutenu par le préfet du Pas de Calais, il est évident aujourd’hui que son aboutissement ne permettra pas de contenir le phénomène à temps et que le recours à un rechargement s’impose sans attendre la pénétration de la marée. Il faut s’y atteler dès maintenant afin de ne pas se faire surprendre au dernier moment.

 

Plutôt que d’un seul rechargement en sable , potentiellement peu fiable et éphémère, ne pourrait t’on plutôt envisager une solution plus solide et plus fiable comme par exemple celle qui a été mise en place et tient solidement depuis plus de 50 ans devant les sternes au niveau de la descente à bateaux, à savoir des grandes palplanches enfoncées profondément derrière lesquelles on crée un édifice de sable ou autre matériau à définir? Cet ensemble serait ensuite recouvert de l’apport massif de sable prévu dans le projet au court terme, tout en offrant une sécurité pérenne des zones arrière.

L’ouvrage des sternes avait été initié au début des années soixante pour arrêter la divagation de l’Authie en cet endroit, configuration très voisine de celle qui existe aujourd’hui au bois de sapins. L’Authie n‘y a plus progressé depuis.

Pour éviter la plupart des contraintes administratives on pourrait peut être réaliser l’ouvrage à l’intérieur des terres à l'imédiate proximité du trait de côte, nous ne sommes pas en cet endroit sur le domaine public maritime mais sur des terres qui, en plus, appartiennent au conservatoire du littoral, donc à l’état.

Il ne s’agit pas là d’un repli stratégique, mais d’un blocage radical du courant, empêchant l'eau d'entrer.

 

C’est vraisemblablement trop simpliste, l'efficacité est cependant prouvée dans le contexte.

 

Quoi qu’il en soit la réponse à cette urgence n’appartient pas aux élus mais aux services de l’état.

 

Rappelons que le ministère de l’environnement va engager la réfection de la digue de la mollière qui appartient au Conservatoire du littoral.

 

Un reportage diffusé récemment au journal de France 2 témoignait de la lenteur des travaux de réfection des digues en Vendée et en Charente maritime où quasiment rien n’a bougé depuis Xynthia à part de rares réalisations, au point que des administrés et certains élus on refait eux-mêmes certaines digues de terre en contrevenant à la loi.

Le ministère, interpellé à plusieurs reprises par des élus des cette région, vient de donner des consignes demandant aux préfets de recourir aux procédures simplifiées dans le cas de réfection d’ouvrages existants.

Voir le lien article sud ouest du 27 10 2013


il était temps. Ce n’est pourtant pas faute de l’avoir répété, mais sommes nous concernés ? à quand la même démarche chez nous?

 

Comme on nous a assuré que les cordons dunaires devaient être considérés comme des digues à partir du moment où ils constituaient le dernier rempart des populations contre la submersion, nous considérons donc que nous sommes concernés et nous ne comprendrions pas qu’on nous laisse sur la touche, notamment dans une situation pareille. Situation qui, rappelons le et enfonçons bien le clou, n’a rien a voir avec une remontée quelconque du niveau de la mer et dont la cause est un excédent de sable au sud, qui se produit à tous les niveaux de marée, même la plus petite. Nous serions en période de régression du niveau de la mer, ça n’y changerait absolument rien.

 

A Groffliers, on entend de plus en plus la mer à marée haute