Mardi 8 mars 2011

 

Voici le texte de notre lettre, que nos élus ont accepté de remettre de notre part à Nathalie

Kosciusko-Morizet Ministre de l’Ecologie, du Développement durable, des Transports et du

Logement, lors de leur rencontre avec elle ce matin.

 

 

" Association de Défense Contre la Mer en Baie d’Authie"

 

 

 

CORNU Philippe

Président de l’ADCMBA

329, rue Basse

62600 GROFFLIERS

Téléphone

defmerauthie@orange.fr

                                                                                                  Groffliers, le 4 mars 2011            

 

 

 

                                                                                                 Madame Kosciusko-Morizet

                                                                                                      Ministre de l’Ecologie,

                                                                                                    du Développement durable,

                                                                                                 des Transports et du Logement

 

 

 

Objet : Défense contre la mer, travaux de protection à effectuer en zone littorale nord de la Baie d’Authie (Pas de Calais).

Pièce jointe : texte de la pétition signée par plus de 9500 personnes

 

 

 

                                   Madame le Ministre,

 

            Les habitants des communes situées sur la rive nord de la baie d’Authie sont extrêmement inquiets de la situation alarmante apparue depuis plusieurs mois sur le littoral entre Berck et Groffliers.

Le cordon dunaire y recule de plus en plus rapidement, du fait de la dérive accélérée du chenal du fleuve côtier, phénomène conjugué au travail de sape de la houle, elle même amplifiée par la profondeur du creusement du chenal.

Une zone fragile est apparue, qui sera bientôt suivie par d’autres, car le cordon dunaire est en voie de complète disparition à cet endroit. Le recul du trait de côte, de 10 m en moyenne par an, a été mesuré depuis décembre 2009 entre 16 et 21m.

La submersion est inexorable, si l’on n’y met un terme, quelles que soient les grandes marées, avec ou sans surcote. L’échéance est proche; 20 000 personnes et 5000 hectares peuvent être menacés par cette submersion.

Cette protection naturelle et conséquente, qui existait depuis des siècles, est en passe de disparaître du fait d’une stratégie essentiellement progressive, en partie inadaptée, face à ce phénomène caractéristique du littoral picard, dont l’ampleur en ces lieux est unique.

Les solutions existent en cet endroit, elles ont d’ailleurs été mises en œuvre au début du siècle dernier. Les enjeux n’étaient pas ceux d’aujourd’hui. La digue mise en place se situait à un kilomètre du trait de côte actuel. Un défaut d’entretien y a mis un terme.

Pendant des décennies, on a préféré y renoncer, eu égard aux coûts, et mettre en œuvre toujours plus d’ouvrages de protection (enrochements en pied de dune, épis en mer), moins onéreux dans l’immédiat, mais maintes fois renforcés par la suite. Ils sont aujourd’hui dégradés et insuffisants, ayant coûté beaucoup plus cher au final,  tout en ne faisant que retarder l’échéance à laquelle nous sommes aujourd’hui confrontés.

On s’est limité à combattre les effets, toujours dans l’urgence, sans intervenir sur la cause.

Vous allez prochainement recevoir des élus de la Communauté de Communes Opale Sud chargés du dossier, ainsi que notre Député. Ils vont vous entretenir du problème et de nos craintes plus que justifiées.

 

Suite à la création de notre association, la population s’est fortement mobilisée. Une pétition lancée le 20 janvier dernier a recueilli plus de 9500 signatures en six semaines, une marche solidaire a rassemblé sur le site plus de 500 personnes de tous âges, dont tous les élus, malgré le mauvais temps et la difficulté du parcours.

 

Nous sommes très préoccupés : la tempête Xynthia est dans toutes les mémoires !

 

Nous demandons que des travaux adaptés efficaces et pérennes soient enfin effectués dans ce secteur pour rejeter le chenal du fleuve côtier à une distance suffisante, afin de garantir durablement notre protection et reconstituer le cordon dunaire. Nous demandons aussi que tous les points fragiles identifiés sur la rive nord de l’Authie soient vite protégés.

Nous sollicitons la participation de l’Etat et de l’Union Européenne au financement à hauteur des enjeux humains et matériels, au même titre que celle accordée dans le cadre de l’actuel plan digues national, et à la préservation des sites touristiques comme, par exemple, le Mont Saint Michel pour ne citer que celui là.

Nous demandons à être affranchis de nouvelles études; trois études quasi équivalentes ont été effectuées et financées depuis 10 ans. Nous en sommes toujours au même point, sauf de voir le danger toujours grandir.

Nous vous prions enfin d’user de votre pouvoir afin de faire accélérer les procédures de validation des travaux à engager. Les solutions existent. Depuis le temps, les experts et services départementaux ne peuvent être qu’au fait de l’ensemble du dossier et des préconisations.

L’ immobilisme actuel amplifie le risque de jour en jour, mais il a aussi pour effet de geler les entretiens nécessaires des ouvrages existants.

 

L’urgence l’impose, il y va de nos vies et de nos biens !

 

En vous remerciant de l’écoute que vous voudrez bien apporter à notre appel à l’aide, je vous prie d’agréer, madame le Ministre, l’expression de mes respectueuses salutations.

 

 

                                                                                                                    Philippe CORNU 

 

 

 

 

 

 

 Lettre communiquée à :

- Monsieur Daniel FASQUELLE, Député-maire du Touquet Paris-Plage

- Monsieur Jean Marie KRAJEWSKI, Vice-président du Conseil Général du Pas de Calais, Maire de Berck, Président de la Communauté de Communes Opale Sud

- Monsieur Claude Vilcot, Maire de Groffliers, chargé de la défense contre la mer au sein de la Communauté de Communes  Opale Sud.