Le 4 avril, des copies des 10.000 signatures ont été remises avec le texte de la pétition au préfet du Pas de Calais.

Elles étaient accompagnées d'une lettre de l'Association et d'une annexe présentant une rétrospective des destructions récentes.

 pour consulter l'annexe, cliquer sur annexe lettre préfet remise pétitions

Texte de la lettre :

 

" Association de Défense contre la mer en Baie d’Authie"

 

 

 

CORNU Philippe

Président de l’ADCMBA

 Le 4 avril 2011                     

 

 

 

 

Monsieur le Préfet

du Pas de Calais

 

 

Objet : Pétition pour la défense contre la mer dans la Rive Nord de la Baie de l’Authie

 

 

Monsieur le Préfet,

 

 

 

La brusque et brutale avancée de l’Authie à proximité du cordon dunaire de sa rive nord, entre le Bec de Perroquet et la digue submersible de Berck, a surpris tout le monde à l’aube de l’hiver. Les travaux à court terme en pied de dune, prévus par la Communauté de Communes Opale Sud (CCOS)  et pour lesquels vos services n’y voyaient pas, à l’époque, de caractère d’urgence, se sont avérés impossibles à réaliser du fait de la faible largeur résiduelle de l’estran.

            Devant ce phénomène spectaculaire très inquiétant, la tempête Xynthia étant encore dans tous les esprits, et la crainte justifiée du risque représenté par l’action conjuguée d’une forte tempête et de la dérive invasive profonde du fleuve, nous nous sommes mobilisés pour demander la réalisation de travaux urgents et efficaces afin d’assurer notre protection.

C’est dans ces circonstances que notre association s’est créée le 15 janvier dernier.

Nous avons déjà à notre actif la prise en compte par la collectivité de la situation alarmante que nous connaissons et qui ne peut être niée.

Une marche en baie a rassemblé, malgré un temps peu clément,  un demi-millier de participants de tous âges, élus et particuliers confondus.

Notre action, relayée par les médias a permis aussi l’obtention, par nos élus, de l’intégration de notre cordon dunaire dans le plan digue national

Une pétition, dont la remise est l’objet de notre rencontre d’aujourd’hui, a reçu 10.000 signatures en six semaines. Son texte, écrit le 20 Janvier, demande notamment que soit accordé le caractère d’urgence de la situation afin de réduire les délais d’exécution des travaux nécessaires.

Si le récent comblement en sable des endroits les plus sensibles permet de  protéger les habitants situés en arrière d’un épisode tempétueux  d’importance, et un seul, il ne saurait bien sûr suffire à nous satisfaire, d’autant plus que la fragilité du cordon en cet endroit n’est pas récente et que le même risque y existait depuis au moins deux ans en cas de sur côte, sans dérive du chenal  D’ailleurs, paradoxalement, l’endroit le plus fragile est le seul de la zone dont le trait de côte n’ait pas reculé depuis un an.

 

 

 

Nous avons pris acte du projet de la CCOS, concernant la  réfection ou la reconstruction des ouvrages existants ainsi que celui du percement par dragage du banc de Routhiauville afin d’éloigner l’Authie. Vous nous avez précisé que ces travaux s’inscrivent dans le moyen et le long terme.

 

            Un point important nous préoccupe cependant. Il existe un paradoxe entre la volonté de réfection ou de reconstruction des ouvrages existants et la situation actuelle où la destruction d’un ouvrage puis bientôt d’un autre se poursuit inexorablement (cf annexe jointes) sans que rien ne soit envisagé pour l’arrêter ou au moins le ralentir.

Des milliers de m3 de sable continuent d’être emportés au niveau des deux anses (cf annexe jointes), juste à côté de ceux que l’on vient d’apporter avec les coûts et les contraintes que l’on connaît. Malgré notre demande exprimée à plusieurs reprises, aux services techniques départementaux depuis un mois et demi, vos services refusent de nous rencontrer sur ce sujet.

 Il est évident que ce problème, nécessitant une grande réactivité, ne peut qu’interférer sur le degré d’urgence des travaux à réaliser. On ne peux pas travailler sur le moyen et le long terme sans se préoccuper de ce problème aux conséquences financières ruineuses, sans oublier les dangers potentiels qu’il représente, les gens ne l’accepteront pas. Nous demandons la tenue urgente d’une table ronde sur ce point qui n’est pas repris dans le rapport de la SOGREAH et qui ne peut attendre des mois.

Nous estimons que le percement par dragage du banc de Routhiauville afin d’éloigner l’Authie du cordon dunaire et la reconstitution du cordon dunaire à l’aide des sédiments récupérés lors du dragage doivent s’inscrire dans le court terme et que cette action doit se voir accorder une procédure d’urgence afin d’obtenir rapidement toutes les autorisations administratives et d’accélérer les procédures de passation de marché public. Ce percement rapide permettra de préserver ce qui reste des ouvrages existants et facilitera leurs reconstructions

Aussi, les revendications de notre pétition sur la reconnaissance du caractère d’urgence de la situation et l’application du principe de précaution restent entières et applicables, nous les réaffirmons. Il faut aller vite.

.           Nous vous communiquons également un exemplaire de la lettre de notre association remise par nos élus aux représentants du ministère de Madame Kosciusko Morizet afin qu’ils la lui remettent.  Forts de notre représentation (10 000 signatures et de plus de 300 membres) nous y exprimons l’attente des riverains. Elle constitue à nos yeux le cahier des charges des travaux à réaliser pour assurer leur protection.

            Dans la même démarche, notre association demande également à être représentée dans les réunions techniques, y compris celles auxquelles participeront les représentants de vos services. Notre action dans la 1ère réunion de travail sur les apports de sable a montré que nous pouvions être force de proposition.

            Nous demandons enfin à être associés aux comités pilotage et de suivi qui seront constitués.

            Veuillez croire, Monsieur le Préfet que notre action et nos revendications ne sont motivées que par la préservation des vies humaines, la sauvegarde des biens et de notre patrimoine.

 

Je vous prie d’agréer, Monsieur le Préfet, l’expression de mes salutations distinguées

 

 

    

                                                                                                    Philippe CORNU