13 juin 2011

 

Rencontre avec Madame la Sous Préfète

Madame la Sous Préfète nous a reçus à notre demande le 25 mai dernier. L’objectif était de faire le point sur les travaux envisagés en rive nord de la baie. Madame la Sous Préfète avait convié Mr Vilcot et s’était entourée de deux collaborateurs de la DDTM, le chef du secteur Littoral et le représentant chargé des risques naturels.

 

La première partie de la réunion a consisté à faire le point sur l’historique du phénomène et de la lutte entreprise au fil des ans, de l’évolution de la situation, de notre action et des travaux récemment entrepris, échanges de même nature que ceux que nous avions eus avec Monsieur le Préfet et sur lesquels nous ne reviendrons pas dans le détail.

 

Il nous a été reproché d’avoir injustement accusé l’Etat de lenteur et de désintérêt tout en nous rappelant qu’il existe des lois imposant des opérations et des délais incontournables auxquels chacun doit se conformer. Ce à quoi nous avons répondu que nous nous sommes limités à faire connaître les contraintes qui furent imposées pour le ré ensablement d’urgence, d’une portée pourtant très limitée, et qui a failli ne pas être réalisé à temps. Nous avons aussi rappelé que malgré notre insistance, nous n’avons jamais pu rencontrer sur place des experts départementaux pour dialoguer de manière constructive sur la destruction en cours des ouvrages. Réfléchir à des travaux à échéance d’un an, voire 18 mois, en regardant passivement se détruire un ouvrage, nous dépasse.

 

Quoi qu’il en soit, comme il existe des délais incompressibles, nous avons demandé à ce que ce minimum incontournable devienne la règle et qu’il n'y soit pas dérogé.

Madame le Sous Préfète nous a assurés de la priorité donnée à ce dossier, affirmant que tout est fait pour aller le plus rapidement possible.

Nous avons ensuite passé en revue les travaux envisagés.

 

Le Plan de Prévention des Risques Littoraux est en cours d’élaboration pour nos communes concernées, avec toutes les prescriptions préventives et les restrictions imposées telles que nous vous les avons déjà présentées dans des précédentes gazettes et ceci tant que n’existera pas une protection suffisante justifiant sa révision. Echéance 2013, en principe, à confirmer.

Le représentant de la DTM nous a fait part des risques modérés d’inondation basés sur un risque centennal à 6,4m de hauteur d’eau ; nous avons rappelé que nous estimions que cette valeur est largement sous estimée par les services. La DDTM a enfin signalé que l’entretien des ouvrages est à la charge des propriétaires et qu’il convient de prendre en compte toute la Baie.

 

Le projet de dragage/rabotage ou percement du banc de Routhiauville , permettant le renvoi du chenal, le rechargement en sable de la plage et la reconstitution du cordon dunaire, va faire l’objet d’un appel d’offre en vue de la réalisation d’un avant projet détaillé pour la fin du mois.

Ce projet, à défaut d’autre hypothèse retenue pour éloigner l’Authie, remporte notre adhésion, car il correspond malgré tout aux objectifs que nous avons exprimés. Il est de plus validé par le cabinet d’expertises (SOGREAH) qui a réalisé la récente étude. Par contre le délai annoncé pour commencer les travaux ne nous convient pas (12 mois minimum, plutôt plus (18 mois?) car on voit mal démarrer les travaux en saison). Quand on voit que le chenal a progressé de 200m vers la dune en trois mois, il y a de quoi être inquiet. Ne peut-on faire plus vite ?

 

Le projet d’édification, au niveau du bois de sapins, à l’endroit le plus étroit du cordon dunaire d’une digue arrière en terre, présentée comme une protection supplémentaire, sera maintenant étudié en même temps que le précédent (c’est nouveau). Il pourrait devenir une alternative ! au dragage/ rabotage / percement en cas d’impossibilité technique ou en raison d’un coût trop important, eu égard aux enjeux financiers. C’est, dans ce cas, ni plus ni moins qu’un recul stratégique déguisé contre lequel l’ensemble de la population est fermement opposé car extrêmement dangereux.

Deux remarques et une proposition ont été formulées à ce sujet.

Il nous est insupportable de nous voir opposer des arguments financiers mettant en balance les populations. Donner la préférence, par exemple, à la protection de Sangatte en sacrifiant notre rive nord, d’un moindre intérêt économique, revient à donner une hiérarchie aux vies et aux biens (nous, citoyens de seconde zone). Attitude condamnable.

D’autre part on cherche à faire passer en force un projet pour lequel le cabinet d’expertises a émis des avis défavorables (pièce jointe :recul stratrégique extraits paragrraphes 3 et 5) ceci dans un contexte où l’avancée du chenal, nouvelle restriction supplémentaire, ne s’était pas encore produite. Il est par ailleurs insinué que cette société a émis ces avis parce que les élus étaient réticents. Cela revient à jeter le doute sur l’intégrité des experts de cette entreprise. Qui accuse ? C’est grave et demande à ce que tout ceci soit rapidement clarifié car cela ne peut qu’entacher et retarder la suite des opérations. Confrontons les experts.

Nous savons qu’aucun des exemples existants de cette stratégie ne s’applique à notre configuration de dunes confrontées à une association directe de la houle et d’un fort courant.

Ce n’est pas la mer qu’on laisserait entrer à cet endroit mais un chenal au courant destructeur. Combien de fois faudra t-il le répéter ? "Il n’est pire sourd que celui qui ne veut pas entendre".

Nous avons aussi constaté et nous constatons que rien à été fait dans cette propriété, pour y protéger le cordon dunaire, depuis les plantations des années 60 et que l’on y projette d’y construire une digue de terre, non supportée financièrement par le propriétaire actuel, le Conservatoire du littoral.

Pourquoi ne pas ensuite préempter puis acheter les terres agricoles et dunes situées en arrière? Ca serait cohérent, la propriété garderait au final la même profondeur. Oui, mais il ne s'agit pas là de défense contre la mer.

Notre association, quant à elle, propose, en guise de protection supplémentaire efficace, de renforcer à cet endroit le cordon dunaire en y apportant, sur son arrière, du sable issu du dragage afin de lui donner la même profondeur que les dunes immédiatement avoisinantes pour lesquelles il n’est pas envisagé de digue arrière.

Cela donnerait une protection permettant de voir venir un bon moment, au moins autant si ce n’est plus que l’autre hypothèse de protection complémentaire, coûterait moins cher et aurait moins d’impact sur l'environnement immédiat (actuellement taillis humide affouillé en permanence par les sangliers) que d’y laisser entrer la mer. Cela permettrait aussi de redonner de la dune au propriétaire. Ce projet présente aussi l’avantage de l’expérience acquise lors des précédents ré ensablements avec des délais obligatoires réduits

Nous avons adressé ce projet à la communauté de communes (pièce jointe :Proposition de protection supplementaire) en lui demandant de bien vouloir l’intégrer à l’étude afin qu’il soit examiné au même titre que les autres.

Nous y tenons

Les personnes que nous représentons et toutes celles qui nous soutiennent méritent au moins la même écoute.

Clarté, équité et justice, c’est tout ce que nous demandons.

La présidence